Dans mon île

J’ai découvert les chansons de Jobim par un ami d’origine portugaise pour qui la musique brésilienne lui permettait de retrouver une part de ses racines : la langue. Nous écoutions déjà Chico Buarque quand je fus frappé par deux découvertes: Antonio Carlos Jobim et João Gilberto.
La bossa nova fut crée en 1958 par Antonio Carlos Jobim. Issu d’une famille bourgeoise de Rio, il fut éduqué au piano classique (Bach, Beethoven, Chopin, Ravel, Debussy et Villa-Lobos) puis gagnât ses premiers cachés comme pianiste de radio et de bars en jouant les succès de l’époque (sambas, boléros, fox-trots, rumbas, tangos et chansons françaises) avant de devenir arrangeur de chansons. C’est en 1950 qu’est enregistrée sa première composition. Son style est la samba-chanson, mélange de rythmes de samba et de mélodies inspirées par la chanson française et américaine. En 1957, il fait la connaissance déterminante de João Gilberto et est impressionné par son jeu de guitariste. Ils enregistreront l’année suivante le disque Chega de saudade, considéré comme point de départ de la bossa nova. La légende raconte que Jobim entendit pour la première fois le rythme de la bossa en écoutant le 45t de Henri Salvador, Dans mon île, au ralenti (c’est à dire à la vitesse 33t). Mais le raffinement particulier de ses compositions tient aussi à l’influence de la musique classique de Debussy et de Chopin. Aujourd’hui encore, quinze ans après ma découverte, je le considère comme le plus grand compositeur de musique populaire, avant Gershwin, Cole Porter, Trénet, Gainsbourg, Bacharach, Brian Wilson, Lennon-McCartney, Michael Jackson...
Il ne pouvait pas être de meilleur ambassadeur de la musique de Jobim que João Gilberto, crooner de velours, inspiré par le style cool de Nat King Cole, l’influence de toutes les voix de velours.
Evaristo, février 2005 (voir ma sélection disques)
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